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Quatre façons de maintenir la confiance et l’intérêt à l’égard de la science au-delà de la pandémie de COVID-19.

Communicatrice scientifique

À titre de communicatrice scientifique, je dois avouer que la pandémie a généré des défis parmi les plus importants et ardus de ma carrière.

Les outils numériques que j’utilise pour communiquer de l’information scientifique – et que beaucoup d’entre nous utilisent pour rester informés et branchés – ont également été utilisés pour diffuser de fausses informations, qui minent les efforts de santé publique visant à assurer la sécurité des gens.

Bien que cette désinformation ait certainement causé des dommages et semble parfois prendre toute la place, les données recueillies l'été dernier montrent que notre scepticisme à l’égard de la science a heureusement diminué de façon drastique dans le contexte de la COVID-19.

L’Indice de l’état de la science 3M 2020 a révélé que 21 % des Canadiens se disent sceptiques à l’égard de la science, en baisse par rapport au taux de 29 % évalué avant le début de la COVID-19.

Ces statistiques canadiennes reflètent la tendance mondiale : 37 % des répondants à l’échelle mondiale se disaient sceptiques à l’égard de la science avant la pandémie, comparativement à seulement 28 % lorsqu’on les a interrogés pendant la pandémie. Bien qu’on puisse avoir l’impression que le scepticisme est en croissance, il s’agit du plus faible taux enregistré dans l’Indice de l’état de la science 3M au cours de ses trois années d’existence.

Ces données sont accueillies avec beaucoup d’optimisme.

De plus, j’ai été agréablement surprise d’apprendre que les gens qui travaillent dans les domaines scientifiques demeurent la source d’information scientifique la plus souvent digne de confiance pour les Canadiens parmi les sources sondées. Suivent ensuite les organismes de santé publique et les gouvernements, les documentaristes, les médias d’information traditionnels, les amis ou membres de la famille, les collègues, les sites Web d’entreprises, les politiciens, les médias sociaux et, enfin, les célébrités.

Cela signifie que nos efforts de communication en tant que communauté scientifique peuvent avoir une incidence et, dans le contexte de la pandémie actuelle, sauver des vies. Malgré cette baisse du scepticisme à l’égard de la science, l’« infodémie » qui prévaut nous rappelle que la tâche n’est pas simple et qu’elle exige une grande minutie.

Heureusement, nous pouvons adopter une approche axée sur les données grâce à des enquêtes en temps réel – comme celles effectuées dans l’Indice de l’état de la science 3M. Bien qu’aucun blogue ou action ne puisse à lui seul neutraliser cette infodémie, voici quatre points à retenir de l’enquête de cette année pour nous aider à faire front commun et atteindre le but de cette mission.

Quatre façons de consolider la confiance à l’égard de la science durant et après la pandémie :

  1. Souligner les normes du processus scientifique.

La confiance qu’inspire la communauté scientifique est une arme à double tranchant, sachant que cette « bonne parole » prononcée par des blouses blanches aux titres prestigieux peut parfois être instrumentalisée pour légitimer la désinformation. Nous devons aller au-delà du précepte qu’il faut toujours écouter les soi-disant « experts », parce que ceux-ci peuvent aussi – malgré le pedigree qu’ils affichent – pratiquer la désinformation ou communiquer de faux renseignements (et inversement, ceux qui ne possèdent pas de titres particuliers peuvent transmettre des données scientifiques de qualité!). Nous devrions plutôt mettre en évidence la force réelle de la science, en présentant la rigueur de son processus et en mettant l’accent sur les années de travail que requiert chaque nouvelle découverte.

  1. Être plus transparent.

89 % des Canadiens ont déclaré qu’ils faisaient confiance aux scientifiques dans une certaine mesure ou complètement. Il est de la plus haute importance que nous entretenions cette confiance avec transparence. Ceci est particulièrement important en période d’incertitude, ou lorsqu’il est question de sujets comme la vaccination. Plus nous continuons d’établir des normes élevées en matière de transparence, plus ceux qui répandent la désinformation pour des raisons intéressées pourront être isolés.

  1. Mettre l’accent sur l’engagement à long terme envers la communication scientifique.

Nous devons continuer d’innover et de trouver de nouvelles façons de faire connaître la science à de nouveaux publics – par l’entremise de voies de communications plus régulières – si nous voulons cultiver leur intérêt à long terme. Qu’il s’agisse de dessins à la craie sur un trottoir, de créer des messages TikTok ou des « tweetoriels » liés à de nouvelles publications, il existe de nombreuses formes de médias pour intéresser le public à la science. Fait encourageant, 46 % des Canadiens ont déclaré qu’ils étaient plus enclins à s’intéresser à la science depuis l’apparition de la COVID-19, et 50 % ont affirmé qu’ils étaient maintenant plus susceptibles de faire la promotion des sciences. Il faudrait déployer plus d’efforts pour maintenir et renforcer davantage ces relations florissantes entre les communautés scientifiques et le public, au moyen de subventions, de bourses et d’infrastructures de formation.

  1. Inspirer les gens à devenir des défenseurs de la science.

Si nous voulons maintenir l’intérêt pour la science, même lorsqu’elle est moins mise en vedette, nous devons continuer à donner aux gens les moyens de participer activement à la science. Même si le public fait surtout confiance aux scientifiques pour obtenir de l’information scientifique, la désinformation peut tout de même se répandre en période de pandémie, surtout si elle se fait au moyen de contenus suscitant les émotions et qui attirent l’attention au détriment de données moins engageantes. Plus nous communiquons la science grâce au pouvoir de la narration, plus il sera facile pour d’autres de diffuser de l’information juste, de sorte qu’elle ait l’avantage sur la désinformation.

Fait important, toutes ces pratiques ne peuvent être efficaces que dans le contexte de l’inclusivité et de l’accessibilité. Pour nous assurer que personne n’est exclu des conversations scientifiques, nous devons accorder la priorité à l’accessibilité de nos communications et nous attaquer au manque de représentation et d’inclusion au sein des communicateurs scientifiques et des domaines des STIM.

Et plus nous serons nombreux à rechercher et à appuyer des approches fondées sur des données probantes en matière de communication scientifique, plus nous parviendrons à nos fins rapidement.

Dans l’attente de l’Indice de l’état de la science 3M 2021.

Au cours de la dernière année, nous avons tous eu de nombreux défis à relever. Cependant, les possibilités d’un avenir où la science sera crue, valorisée et véritablement participative valent l’investissent et notre soutien. Le simple fait de penser à notre situation si cet avenir était déjà réalité est une raison suffisante pour me motiver à continuer de communiquer la science avec passion.

Ensemble, nous pouvons renouveler la confiance en la science et susciter le changement pour un avenir meilleur. J’espère que l’Indice de l’état de la science 3M 2021 offrira d’autres preuves empiriques que nous faisons des progrès.

Abonnez-vous ci-dessous au bulletin mensuel pour recevoir des mises à jour sur le plus récent Indice de l’état de la science 3M, dès que celui-ci sera disponible.

 

Exonération de responsabilité : Sam est une rédactrice commanditée par 3M. L’auteure a bénéficié d’une liberté totale en matière de création et d’enseignement lorsqu’elle a rédigé l’article. Les opinions exprimées dans l’article sont celles de l’auteure.

À propos de l’auteur

[enBio=Samantha Yammine is a Neurobiologist and Science Communicator. She earned her PhD from the University of Toronto studying how stem cells build and maintain the brain. In addition to her doctoral work, she contributed to the crowd-funded research on #ScientistsWhoSelfie on Instagram. A leader in producing engaging science content that stands out online, she garners millions of views each month as Science Sam on social media. All year, she has focused efforts on sharing the science behind the COVID-19 headlines to empower individuals with the science they need to protect themselves and their communities. Get in touch or learn more about her work at samanthayammine.com.],[enJob=Science Communicator],[frBio=Samantha Yammine est neurobiologiste et communicatrice scientifique. Elle a obtenu son doctorat de l’Université de Toronto, où elle a étudié la façon dont les cellules souches créent et entretiennent le cerveau. En plus de ses travaux de doctorat, elle a contribué à la recherche financée par le public dans le cadre de la campagne #ScientistsWhoSelfie (scientifiques en égoportrait) sur Instagram. Une leader en matière de production en ligne de contenu scientifique captivant, elle recueille des millions de vues chaque mois dans les médias sociaux, sous le pseudonyme de « Science Sam ». Tout au long de la dernière année, elle a concentré ses efforts sur la communication de données scientifiques associées aux manchettes sur la COVID-19, et ce, afin de donner aux gens les connaissances dont ils ont besoin pour se protéger et protéger leurs communautés. Vous pouvez communiquer avec Sam et en savoir plus sur son travail en visitant le site Web samanthayammine.com.],[frJob=Communicatrice scientifique]

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